Je finirai ma vie près de Mahanoro
La petite ville de Mahanoro est située à environs dix kilomètres au Nord de l’embouchure du fleuve Mangoro sur la côte-Est de Madagascar. Le district de Mahanoro est situé dans la province de Tamatave et la distance qui sépare ces deux villes est d’environs 260 kilomètres par la route.
La ville est implantée sur une large bande sableuse entre le fougueux océan Indien et les eaux saumâtres du canal des Pangalanes qui longe la côte-Est sur près de sept cents kilomètres. Ce canal est partiellement obstrué par des jacinthes d’eau et par des bancs de sable, ce qui rend la navigation impossible dans certaines zônes. Mais il y a un port à Mahanoro d’où des bateaux partent pour acheminer les marchandises sur le canbal plus vers le sud et parfois il faut transborder ces marchandises sur des bateaux plus petits qui ont un plus faible tirant d’eau. En effet, la route goudronnée s’arrête à un pont qui enjambe un bras du canal qui est relié une partie de l’année à l’océan car lorsqu’arrive la saison des pluies, les eaux du canal débordent et se déversent dans l’océan.
C’est une petite ville tranquille qui possède un hôtel et de nombreux bungalows pour les rares touristes qui osent s’aventurer aussi loin de la « modernité » et du confort des hôtels luxueux des grandes villes côtières de Madagascar. Il y a également des restaurants peu fréquentés qui comptent leurs clients occasionnels sur les doigts d’une main. Par contre il y a de nombreuses gargotes où on peut se restaurer à des prix défiants toute concurrence. Par exemple un café vous est servi pour moins de cinq centimes d’euro et autant pour un beignet. Mais on peut aussi manger également un vrai repas simple mais rassasiant pour moins d’un euro. Bien entendu dans les vrais restaurants où vous choisissez votre menu à la carte vous payerez entre cinq et dix euros.
Cette ville est très arborée et si elle compte cinq banques ou organismes bancaires, cela veut dire qu’il y réside également des commerçants qui brassent pas mal d’argent. Mais la plupart des commerçants qui exercent leur métier sur la place du marché sont souvent des producteurs locaux qui viennent y vendre leur marchandise tous les jours, avec une grande majorité de poissons, crevettes, crabes et autres produits de la mer ainsi que des fruits et légumes variés. Bien entendu il y a également des camions chargés de produits qui arrivent journellement déverser leurs marchandises provenant d’autres endroits de la Grande île.
Pour descendre plus au sud par la piste, il faut souvent compter sur des passages en bacs. Et quand la saison des pluies rend les pistes boueuses, on sait quand on est parti, mais on ne sait pas quand on arrivera car le véhicule, même en version tout terrain pourra être bloqué et il faudra dans ce cas faire appel à la population locale pour se sortir d’un mauvais pas, d’autant que certaines personnes « bien intentionnées » entretiendrons ces endroits en creusant des trous invisibles car couverts d’eau afin de bloquer le trafic et ainsi pouvoir « aider » contre rémunération à se sortir d’un mauvais pas. En effet, il ne faut pas perdre de vue que s’il n’y a pas beaucoup de travail cela ne veut pas dire qu’on n’a pas d’imagination pour gagner sa vie.